time to say goodbye

Allongée dans l'herbe fraîche, vêtue d'une ample robe sombre, Syracuse scrutait le ciel à la recherche d'une quelconque étoile filante. A chaque fois qu'elle croyait en entrevoir une, elle fermait précipitamment les yeux et balbutiait quelques voeux qui n'avaient de sens que pour elle. L'air frai faisait frissonner sa peau diaphane et voleter ses cheveux blonds. Elle tendit lentement la main vers la Lune rousse, cette main contenait une rose parfaite.

-Il est temps de me séparer de ton souvenir, Astharot. Dorénavant, tu n'es plus rien pour moi.

Un soupir se fit entendre dans les ténèbres. Un homme de haute stature ôta son chapeau, résigné. La jeune femme inflexible ne daigna pas porter son regard sur sa personne. D'après tout, elle seule pouvait décider de ses relations personnelles avec autrui. L'homme disparu peu à peu dans la pénombre sans répondre, accompagné seulement du lugubre hululement d'une chouette en chasse. Syracuse souriait. Elle éfeuilla la rose et s'endormit paisiblement.
Simplement, quand elle s'éveilla, elle ne se souvenait plus de ce songe étrange qu'elle venait de faire. Jamais plus elle ne se souviandrait de l'image incertaine de cet Astharot et jamais plus elle ne devrait d'ailleurs s'endormir dans l'herbe. Un étrange torticolis la faisait souffrir.
Maladroitement, la jeune femme se releva. Il était temps d'aller chasser, mais avec un mal pareil elle doutait de pouvoir attrapper autre chose qu'un enfant ou un vieillard malade. Tant pis, elle ferait avec.
La démarche mal assurée, sa main gante sur son cou, Syracuse commençait à marcher quand son pied glissa, la faisant choir. Abasourdie, la jeune femme décida de ne pas se lever, il y a des nuits où il vaut mieux ne pas trop risquer le diable. Son regard glissa sur l'objet de sa chute. C'était un pétale de rose, il y en avait d'ailleurs plein et au centre son coeur éfeuillé.

-Mais qui est l'imbécile qui a mis ça ici ?

Pensa-t-elle tout haut. Un rire soudain se fit entendre dans la pénombre. Syracuse ferma les yeux. Il ne manquait plus qu'on se moque d'elle maintenant...

Cyan ne pu retenir un rire franc lorsqu'il vit Syracuse faire une chute digne des plus grands cascadeurs ... Il espérait néanmoins qu'elle se ne serait pas fait mal.

Il devina qu'elle l'avait repéré et s'avança donc pour aller à sa rencontre ...

Il se demandait où donc elle avait la tête pour ne plus maitriser ses pieds ... Ahh Syracuse ... qu'allons-nous faire de toi .... Au fur et à mesure qu'il s'approchait, Cyan vit de la perplexité sur le visage de Syracuse .... Cela l'intriguait au plus haut point car il était finalement assez difficile d'intriguer Syracuse ....

- Et bien alors ... tu es si fatiguée que ça pour rester sur le sol ?

Syracuse regarda son père, rassurée de ne pas avoir à faire à une personne inconnue. Au moins connaissait-il ses moindres défauts... dont ses perpétuelles gaffes. Péniblement, elle se releva, massant sa nuque et sourit de l'air le plus assuré qu'elle le put.

-Je viens de me réveiller... Et quelqu'un a laissé trainer sur l'herbe humide de glissantes pétales... Bien évidemment, tu n'auras pas besoin de dessein pour imaginer la suite... Enfin, ces enfants, il faut bien qu'ils s'amusent d'après tout, je les comprends.

Non, au fond, elle ne comprenait pas qu'on puisse s'amuser en regardant les autres tomber. Bien entendu, enfant, c'était son passe-temps favoris, mais elle en était déjà si loin qu'il n'était pas étonnant qu'elle ne s'en souvienne plus, ou qu'elle fasse mine de ne plus s'en souvenir. Ne voulant pas s'éterniser sur le ridicule de la situation, Syracuse prit le bras de son père, enjouée.

-Il est l'heure de partir à la chasse ! Enfin, nous allons pouvoir traquer les victimes ensemble ! Je me souviens du temps où tu m'apportais mes victuailles, tu prenais toujours le soin de me donner le sang des plus grosses artères, plus riches en oxygène et donc meilleur. Maintenant, je vais aussi prendre soin de toi papa !

Cyan regarda sa fille se relever souplement. Comme elle avait grandi ... bientôt elle volerait de ses propres ailes et n'aurait plus besoin de lui. A quoi donc servira-t-il à ce moment la ?

Il sourit en écoutant sa réponse car il savait pertinemment qu'il y a peu de temps elle aurait était la première à faire ce genre de chose. Mais il se demandait si ces pétales de rose n'étaient pas autre chose ... Syracuse détournant le sujet, il jugea préférable de s'abstenir de poser la question. Sa fille était maintenant adulte.

- Ainsi tu veux prendre soin de ton vieux père ? et bien soit ! Partons donc en chasse toi et moi et nous verrons si je suis si vieux que ça espèce de canaille...

Cyan s'élança en courant au travers de la forêt, les sens en alerte .... malgré sa concentration sur la chasse, il ne pouvait s'empecher de penser à Syracuse ....

-Non, tu n'es pas vieux papa... même sans doute es-tu plus jeune que lorsque j'étais enfant... Tu n'as plus à m'expliquer les mots qui te donnaient des cheveux blancs... Tu sais, les mots comme proxénétisme, prostitution ou encore silicone !

Syracuse regarda l'imposant morgenstern de son père. Il fallait vraiment être fou pour oser s'imposer à son père. Il n'avait plus rien à prouver à ses semblables et il imposait un profond respect à sa fille par son allure naturelle. Un jour, elle se promit de lui ressembler, même si elle semblait condamnée à n'avoir aucune dignité apparente.

-Tu en fais une tête ! Quelque chose te donne tant de soucis ? Est-ce maman ?

La jeune fille prit le bras de son paternel. Il était vrai que l'état du clan actuel donnait beaucoup à réfléchir à la majorité des membres. Syracuse regarda le sol avec tristesse. Sans qu'elle puisse contrôler quoi que ce fut, des paroles s'échappèrent machinalement, dans un souffle:

-Ne me laisse pas, je ne m'en remettrais pas si je devrais vivre en orpheline dans ce bas monde.

Un bruit soudain se fit entendre dans les fourrés. Un humain en sortit, l'air hébété, un lapin dans la main. Il avait une fois de plus violé le territoire vampire pour braconner. La jeune fille regarda son père, elle gageait que cette fois-ci, cette brute ne s'en sortirait pas.

Comme à chaque fois, sans qu'il ait besoin de parler, Syracuse devinait les plus profondes de ses pensées .... Elle connaissait les tourments qui hantaient son esprit acutellement ... le clan ....Cyan secoua la tête, il ne voulait pas penser à ça pour me moment.

- Je ne te laisserais pas ... au pire je t'emmène avec moi tout simplement dit-il en ébouriffant les cheveux de Syracuse, comme il le faisait lorsqu'elle était plus jeune...

Il tourna la tête vers l'orée de la forêt, un bruit se fit entendre .... l'humain qui en sorti n'aurait jamais du se trouver la .... Cyan bondit aussitôt ... et décida de simplement bloquer leur proie, il voulait voir comment Syracuse se débrouillait ....

Rassurée par les paroles de son père, Syracuse, les cheveux ridiculement ébouriffés, regardait l'homme avec effroi. Jamais encore elle n'avait vu d'être aussi sale, mais ce qui l'écoeurait le plus était le lapin mort qu'il tenait sauvagement par les oreilles.

-OH ! Pauvre lapinou !

Lança t'elle avec une voix d'enfant. L'homme, les yeux injectés de sang par la peur, tendit les bras vers la jeune fille.

-Ne restez pas ici demoiselle ! C'est dangereux ! Cet homme est une brute sanguinaire, il vous videra de votre sang !

Syracuse avança vers le crasseux, regarda son père en riant et enfin répondit:

-Mais c'est qui, ce crétin ?

D'un geste doux, elle ôta la malheureuse bête périe des mains du braconnier. Plus rien n'était à faire pour lui. Un rictus de rage se fit voir sur les lèvres de la jeune fille qui fot volte face, et donna un violent coup de genou dans le bas ventre du malheureux.

-Oups ^^ pardon !

Cyan ne pu s'empecher de sourire en voyant sa fille prendre le lapon avec tendresse dans ses mains et frapper sauvagement le braconnier .... tout en délicatesse cette enfant ... tout comme sa mère ...

Il décida de la laisser se débrouiller ... je n'interviendrais que si ça tourne mal ..... ainsi elle pourrait lui montrer qu'elle était une grande chasseuse elle aussi ... et puis finalement c'est bien de laisser faire la jeunesse un peu ...

Il ne pouvait s'empecher de la voir encore toute petite ... lorsqu'ils l'amenaient avec eux en chasse ...

Cyan vit le braconnier tenter de s'esquiver ... discrètement il tendit la jambe sur le passage de celui-ci, qui s'effondra ......

- Alors Syracuse ... tu vas enfin le finir ? je commence à avoir faim ....