Dans un état de semi comas la jeune Raja ouvrit un œil, oui il était 14h mais c’était son heure de levé. Elle mit ses lunettes parce que sans elles allait encore se pêter la gueule entre deux bouquins et bols vides. Se levant elle et trouva rapidement la bouilloire, qui fut mise à chauffer, d’instinct elle trouva le pot à thé et s’en servit pour quatre, quatre humains, ça c’était sa dose normale.
Elle songea un instant à se le mettre en intraveineuse mais réprouva l’idée, à l’évocation de la perte de gout possible. Allumant sa cigarette matinale en savourant le breuvage. Peu après elle se mit a inspecter les lambeaux qui lui servait de vêtements.
« Diantre ces crétins ont salopé mon pantalon tout neuf, le sang ça part pas comme par magie, boulets... » pesta-t-elle.
Puis vers 17h après un long moment de lecture inutile elle se mit en quête d’un défouloir digne de ce nom. Elle saisit l’annuaire qui avait sérieusement dégrossi depuis qu’elle l’avait acquis, et pris une page au hasard.
Mlle B. Meurt 256 av. de la république 33900 Mérignac.
Elle sourit à l’idée d’une nouvelle personne qui subirait l’affront fait à son beau pantalon, qui plus est, le nom était de bon augure.
Mais remettons les choses dans leur contexte et présentons la petite Raja.
Ses amis l’ont toujours appelée la petite barbare, ce qui en soit n’était pas fondamentalement faux, dans le doute elle préférait frapper, la diplomatie n’ayant jamais été son domaine de prédilection… mais elle n’était pas exempte d’une certaine délicatesse. En effet tous les jours elle prenait son thé dans de la porcelaine avec une cuillère en argent, et s’excusait toujours des horreurs qu’elle venait de commettre. De ce fait son choix de carrière fut assez limpide. Après un long périple a travers le monde elle se basa dans la ville de Bordeaux où elle y avait installé un salon de thé qui fonctionnait plutôt bien, où y été vendues ses trouvailles. Et c’est dans sa clientèle plutôt massive qu’elle trouvait ses victimes. Chaque soirs elle allait chez les gens qui avaient achetés son thé pour le reprendre et marquer l’affront commis à bons coups de poings américains, ou au pire des cas comme ce soir une personne au hasard. Et pourtant les affaires fonctionnaient bien, c’était presque un mythe, les gens venaient avec la légère frayeur de voir le dieu du thé se présenter avec son poing vengeur.