Thé, sang, neige et Baston.

Sujet: Thé, sang, neige et Baston. Jeu 08 Mar 2012, 3:41 am

Après une punition salvatrice en l’honneur de Noyuabakali, elle prit la direction de l’aéroport afin de se rendre le plus vite possible en Russie. En effet les offrandes de thé russe arrivaient à leur fin, et son fournisseur français venait de passer de vie a trépas (pour une fois C’était pas de sa faute). Il lui fallait donc aller corriger son ancien revendeur, et en trouver un nouveau, qui donnait en quantité et qualité, sans demander de trop grands prix.

« Mais vous ne vous faites vraiment pas chier bordel de dieu ! je vais pas détourner un crétin d’avion avec un thermos de thé !! Pour ce faire mes poings suffisent !! Eh oh arrêtez, reprenez vos mains ou je vous les fais bouffer ! Mon fond de russe !! Quoi je me calme où vous me menez au poste ? en plus c’est avec vous ? Bon d’accord… faut vraiment que je sois en manque pour tolérer ça. Quoi faire un test pour les stupéfiants ? Mais vous êtes malades !! je prends rien !! Pour la peine voilà une analyse de sang datée d’hier. Oui je me trimballe toujours avec, je comprends pas pourquoi dès que je vois les autorités on me les demandes… il parait que je suis nerveuse… la théine n’est pas Encore interdite que je sache !! bon ok, ok… »

Après quelques heures au poste et une analyse de sang habituel, elle finit par être libérée et pris son avion, sans thé.
Elle connaissait le lieu où elle devait se rendre, donc pas de guide, ni de Nathalie (t’façon elle préférait les guides messieurs.). Mais avant ça elle devait retrouver Andreï, afin de lui faire regretter de refuser de vendre de la matière première à des français et qui plus est à une femme.

Elle eut le temps de fumer trois cigarettes avant de trouver le 15, et commettre ce règlement de compte. Trouvé une grande porte en bois sombre, mais devant, un tas de couettes.
Alors par curiosité de ce tas, elle se mit en quête de trouver peut-être une petite fringue potable mais la trouvaille fut tout autre

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Sam 10 Mar 2012, 1:21 am

En pure et parfaite incarnation de la Marmotte en état d'hibernation, la Lady avait, lorsqu'elle dormait, la même ouïe qu'une gothique hystérique en pâmoison après un concert de Nightwish. C'est-à-dire ouatée et inutilisable.
Mais paradoxalement, le fait d'être une Marmotte en bonne et due forme lui conférait un autre attribut, l'instinct de conservation. L'instinct de conservation des couettes, bien évidemment.
Elle sentit du plus profond de son sommeil que quelque chose s'apprêtait à établir le contact avec sa couette de transport, sur le motif tribal, qui plus est. Il s'agissait d'une situation d'urgence. La Lady Marmotte passa illico presto d'un état d'endormissement extrême à un état d'éveil plutôt vaseux, ce qui ne l'empêcha pas pointer un oeil noir et comateux sur la personne qui la dérangeait.

« Je dors là, en fait… »

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Sam 10 Mar 2012, 1:47 am

Raja fixa l’être endormi avec un certain étonnement doublé d’un haussement du sourcil droit. Elle songea un moment qu’elle avait une hallucination, mais n’ayant rien avalé d’ici, cela ne pouvait être le cas. Qui diable pouvait avoir décidé de loger dans une couette, et de plus en pleine rue, certes la ville était chère mais quand même. D’une certaine façon elle savait que la raison était tout autre mais ne chercha pas à comprendre. Puis la barbare finit par dire :

Pourquoi pas, mais en fait j’aimerai rentrer. Donc je vous paye un verre, je vous laisse dormir et vous me laissez passer ça vous va ?
Son instinct lui disait que cet être pouvait la reconnaitre, et donc la balancer quand le corps serait découvert, cette situation ne la réjouit pas d’avance.

L’autre solution était de supprimer ce témoin potentiel, mais une chose que l’on appellera « cœur » (car oui elle avait effectivement un organe dans la poitrine, mais l’allégorie qu’on lui prête n’était pas une évidence chez elle), lui pinçât un peu fort. Elle ne se reconnue pas et tâcha de se reprendre, mais ne put rien face à cette personne et le poing serré dans sa poche se défit de son instrument tant aimé.

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Dim 11 Mar 2012, 1:46 am

Ses grands yeux légèrement vides posés sur son interlocutrice, la Marmotte s’apprêtait à refuser l’offre, assez incongrue, lorsque son estomac grogna, lui rappelant l’imminence de la fin de son stock de noix de cajou. Elle cilla plusieurs fois rapidement, afin de se remettre les idées en place et surtout d’accommoder sa vision, parce que tout ce qu’elle voyait se résumait à une vague silhouette de taille moyenne.

Si vous avez des noix de cajou, je suis preneuse.

Cela ne coûtait rien de demander et dans tous les cas, la Lady ne savait pas où se cultivaient les noix de cajou. D’ailleurs, si ça se trouvait, la personne qui se tenait devant elle connaissait des tas de choses sur les noix de cajou. Quoique non, la neige avait un impact négatif sur les noix de cajou, elle leur faisait perdre leur bon goût grillé, quel gaspillage. Par contre, la silhouette avait peut-être des infos sur les merveilleuses fournitures que la Marmotte avait vues dans les magasins dans la journée. Rien qu’en imaginant ces magnifiques étoffes aux couleurs vives, son cœur se mettait à battre la chamade. Elle se voyait déjà élaborer une résidence secondaire à St-Pétersbourg avec des couettes imbriquées les unes dans les autres, façon matriochka, avec une couche en polaire, une couche en fourrure synthétique et isolement en polystyrène une fois sur deux….
Revenant au présent, elle s’enfonça un peu plus dans l’alcôve, ramenant précautionneusement contre elle sa couette de transport, toujours attentive à ce que la personne ne la touche pas.

Attention à ma couette, s’il vous plaît, j’y tiens beaucoup.

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Dim 11 Mar 2012, 2:05 am

La jeune femme fut réellement surprise, car ce n’étais pas un vieux clochard, et au vu de la qualité des étoffes c’était de bonne facture, chères, et propres. Elle ne put s’empêcher de sourire, à la demande un peu incongrue, mais ne souffla mot. La neige commençait à tomber et un frisson lui vola son contrôle. Elle baissa la capuche de sa cape, et s’accroupie près de la jeune femme en prenant soin de ne pas toucher la couette la plus en surface, farfouillant un moment dans sa besace elle finit par tirer une petite boite d’aluminium, et le tendis à la jeune femme.

C’est ça que vous voulez ? je ne puis garantir de la qualité et de la fraicheur, mais il n’y a pas de rajout de sel. Vous avez de la chance, je n’en prends que rarement avec moi, seulement pour les longs voyages. Je vous la donne et vous filez ? Vous ne m’aurez jamais vue et allez dans un hôtel diantre il fait froid et la neige ne va pas vous épargner.

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Jeu 15 Mar 2012, 11:11 pm

Aller dans un hôtel ?

La Lady regarda la jeune femme, légèrement déconcertée. En quoi un hôtel serait mieux que l’infinité de ses couettes ? Puis, enchantée, elle ouvrit la boîte et un grand sourire s’esquissa sur son visage lorsqu’elle aperçut, entassées, serrées les unes contre les autres, plein de jolies noix de cajou qui la regardaient. Effectivement, elles avaient l’air d’avoir fait un grand voyage, du moins d’avoir connu différentes températures mais peu importe. Les pérégrinations donnaient aux aliments un délicieux goût inconnu, ce qui n’était pas pour déplaire à la Marmotte. Cette dernière se poussa, s’occupant beaucoup moins de la visiteuse, et saisit une noix de cajou. La noix était plutôt petite, d’une couleur plus foncée que celles qu’elle avait l’habitude de manger et dégageait une odeur étrange. Pas un seul cristal de sel, un très bon point déjà. Après un examen minutieux, la Lady croqua la noix.
Ce fut une surprise totale. Non seulement la noix était merveilleusement croustillante, sans avoir été torréfiée pourtant, mais en plus, sa saveur était mille fois plus exquise que celle de n’importe quelle autre noix. Et ce n’était que la première bouchée. A la deuxième (oui, il n’y avait que la Marmotte pour ne pas manger une noix de cajou en une seule fois, gourmet et gourmandise oblige), l’exotisme joua avec ses sens, s’en gaussa puis laissa sur sa langue un parfum frais et chaud à la fois, doux et pimenté, surprenant.

Toutes ces émotions n’avaient duré qu’une fraction de secondes, mais c’était suffisant pour que la visiteuse qui lui avait donné la boîte s’efface dans le bâtiment. Ni une ni deux, la Lady ferma précautionneusement la boîte métallique et la dissimula dans son décolleté, avant de rassembler ses couettes et d’emprunter à son tour la grande porte en bois. Laquelle était bloquée par une petite cale, histoire d’éviter le boucan infernal et retentissant à chaque fois que la porte se fermait. Il fallait absolument qu’elle la retrouve, quelque en soit le prix. Il lui fallait savoir où cette personne avait trouvé ces noix, c’était l’apothéose, la consécration, la noix de cajou la plus parfaite, la plus extraordinaire, l’essence de la noix de cajou. Au final, les apparences demeuraient les apparences et restaient trompeuses surtout, puisque la jeune femme avait écarté très vite la possibilité que la visiteuse connaisse quoique ce soit aux noix de cajou. Le hasard faisait bien les choses…
Un grand escalier se tortillait dans les hauteurs obscures de l’immeuble. Retroussant ses tissus, elle commença à grimper.

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Sam 17 Mar 2012, 3:43 am

Oui, pour vous réchauffer et être protéger, la ville est mal famée.

Elle regarda la jeune femme déguster cette noix de cajou, un peu étonnée mais les gens n’étaient t’ils pas tous un peu étranges ?
Après avoir grimpé les marches quatre à quatre, troisième étage, sans prendre le temps de s’occuper des passants. Rabattant sa capuche sur ses yeux, poussant un long souffle elle observa la porte, qui était déjà entrouverte. Saisissant sont poing américain elle rentra. L’appartement était luxueux, et il faisait remarquablement bon. Mais pas le temps de s’attarder, elle laissa la porte entrouverte avec une clochette afin d’être prévenue d’une éventuelle entrée. Analysant le lieu, elle finit par trouver le bureau, elle s’approcha lentement, à pas feutrés, avec dans le crâne le thème de Dark Vador (faut ce qu’il faut pour se motiver). Elle poussa du revers de la main le rideau pour découvrir un corps étendu sur le sol. Elle s’accroupit.

Merde, il est déjà mort, tu auras tous fait pour m’énerver toi.

Constata-t-elle dans un murmure agacé. Le tintement de la clochette lui parvint aux oreilles, et se levant d’un bond elle se cacha derrière le mur, elle vérifia la prise de son poing droit et sa dague à la main droite, parfait. L’idéal étant de filer à l’anglaise. La respiration coupée, tous les sens aux aguets, elle attendait patiemment. Il ne fallait pas qu’on l’attrape, on penserait que c’est elle, et le goulag n’était pas une alternative qui lui faisait grande envie.

Mais là encore ce n’était pas ce qu’elle s’imaginait. L’être à moitié femme à moitié couette venait de pénétrer dans le bureau, et ne s’occupant pas du corps d’Andreï ou d’elle-même était en admiration devant une collection de matriochka.

Mais bon dieu de merde qu’est-ce que vous foutez là ? Je vous ais demander de filer pas de me suivre !

Exprima-t-elle dans un grognement, qui n’avait rien de sympathique.

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Ven 01 Juin 2012, 11:28 am

Missions à venir : acheter la ravissante peluche de marmotte vue dans une boutique colorée, étudier les différents coloris des matriochkas. Mais avant tout, retrouver cette personne. La Lady Marmotte était perdue dans ses pensées alors qu’elle finissait par arriver à un appartement, dont la porte n’était pas totalement fermée. Bien sûr qu’il était tout à fait possible de vivre de noix de cajou grillées (attention au détail) et d’eau fraîche. La preuve, elle était encore là, entière et en bonne santé. Elle repensa aux habitants qui la prenaient pour une sainte. J’ai peut-être un peu abusé la dernière fois, je me ferai pardonner au retour. Car oui retour, elle leur avait quand même laissé son précieux terrier.

Pour la deuxième fois de sa vie, la Lady se mot à réfléchir à ce qu’elle voulait réellement dans la vie. La première fois s’était produite lorsque confrontée à des moqueries de plus en plus incompréhensives et méchantes, elle dut faire un choix pour éviter le prolongement d’une situation intenable. La deuxième fois était en train de se passer. Sauf que c’était différent. Aujourd’hui, il s’agissait tout bonnement d’une occasion d’améliorer son quotidien de marmotte et d’aller explorer d’autres pics nuageux. Enneigés aussi, pourquoi pas : la neige et le nuage constituaient l’un autant que l’autre des couches duveteuses et voluptueuses dans lesquelles se rouler. A ceci près que la neige était froide, un point en moins donc.
Tout ça pour dire qu’il pourrait être intéressant d’aller visiter le pays de l’inconnue étrange, du moins retrouver la destination de rêve qui avait placé les extraordinaires noix de cajou dans ses poches. Le cœur de la jeune femme se serra brièvement. Pas demain que je vais revoir ma forteresse snif. Ce regret fut vite balayé par l’apostrophe de l’inconnue étrange en question.

Ah vous voilà, c’est chouette, je vous cherchais. Où avez-vous trouvé ces sublimes noix de cajou ? Et que faites-vous exactement ?

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Ven 01 Juin 2012, 11:14 pm

Raja fixa la jeune femme, elle était à moitié effarée mais aussi déconcertée. La présence du cadavre n’avait pas l’air de gêner outre mesure, apparemment les couettes devaient aussi attaquer la vue… tant et si bien qu’aucun mot ne put sortir de sa bouche, et sa seule expression physique fut coup d’œil furtif sur le cadavre gisant. Elle poussa un long souffle et balbutia :

- Bah comment dire, oh et puis merde ! D’une vous allez être gentille et vous barrer d’ici que je finisse mon inspection au calme et de deux bah à Bordeaux après c’est là que je les achète, je ne les cultive pas. vous allez Cours Pasteur et vous trouverez. Maintenant si vous pouviez avoir l’extrême obligeance de décarrer rapidement ou je m’en charge et vos couettes ne vont pas apprécier.

Voyant que la damoiselle ne souhaitais pas sortir, notre barbare se résigna et fit comme si de rien, et se mettant en quête des fournisseurs de feu Andreï. Elle ne parlait que très peu la langue de Nicolas II mais savait lire : revendeurs, grossistes, kalachnikov, thé, vodka, pétrole. Elle songea en pensant que cela n’était qu’en fait un énorme cliché de la culture à la russe. Mais bon pas le choix.

- Vous savez lire le… ?

Dit-elle en se retournant. Mais la surprise fut mauvaise car au même moment elle vit deux gorilles entrer. Elle détailla rapidement les deux armoires à glasses. Tous deux armés de jolis semi-automatiques, couteaux, un mètre quatre-vingt pour le premier dix de plus pour le second, probablement parfaitement entrainés. Elle hurla un « Courez, vite ! » en sautant sur le premier dont elle perfora rapidement le poumon et brisa les cotes. Le second ce fut plus difficile, il avait saisi la femme-couette par le bras et pointait son couteau vers la gorge. « Vous faites vraiment chier avec vos caricatures » grommela-t-elle.

- Lâche-la ! et vite ou je te fais regretter d’avoir touché à une seule de ses couettes!

(ces propos la choquèrent car en temps normal elle se serait déjà barrée) dit-elle dans un mélange de russe et d’anglais.
Mais bourrin numéro deux ne le souhaitait pas, et il rapprochait la lame un peu plus près de la gorge de la couette vivante, c’est alors que celle-ci réplica d’une façon surprenante.[/color]

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Lun 04 Juin 2012, 12:58 pm

Deux mots, non trois en fait, s’imprimèrent dans son esprit de façon indélébile. Comme l’avait constaté l’étrange inconnue, la violence importait peu à la Lady Marmotte, elle s’en fichait même radicalement. Les gens avaient des motivations qui leur étaient propres, légitimes ou pas. Le truc, humain semblait-il, qui avait placé un couteau sous sa gorge, devait aussi avoir ses propres ambitions. Il aurait pu les mener à bien seulement s’il ne s’était pas attaqué à elle, quel ennui.

- Don’t touch my couette !

S’écria la jeune femme dans un anglais très approximatif. De toute façon, l’important n’était pas qu’il comprenne ses mots mais qu’il s’alarme de son intonation. Curieusement, la marmotte rétrécit très rapidement, ce qui ne laissa à l’armoire à glace que le temps d’entailler la couette aux motifs tribaux. Ce qui se passa ensuite fut extrêmement simple mais put paraître complètement délirant aux observateurs de la scène. La couette s’agrandit démesurément, renfermant en son sein une marmotte en furie. Le tout s’abattit sur l’agresseur, déconcerté de se trouver face à une montagne de tissu rembourré.
Pendant un long moment, le tas fut agité de tressautements incontrôlables, annonciateurs d’une lutte sans merci. Puis la Lady se rejeta en arrière, l’air atterré.

- Cet imbécile ne paraît absolument pas sensible à la difficulté que j’ai eue à élaborer cette couette et ne veut même pas recoudre le trou qu’il a fait. Mais où va le monde ?

Le gorille, hébété, était toujours assis par terre. La jeune femme s’assit alors devant lui, toujours entourée de ses couettes chéries, l’air sérieux.

- Vous savez ce que ça coûte en temps de créer une couette comme celle-ci ? Et de trouver un tissu pareil aussi ? Je n’essaie même plus de vous faire recoudre cette déchirure que vous avez produite, vous ne devez même pas savoir coudre. Il n’empêche que je suis rancunière et que je ne vais pas vous laisser partir sans un joli cadeau de départ.

Elle plongea dans les tréfonds de ses couettes et en ressortit une aiguille, une paire de ciseaux à couture, une bobine de fil rose épais et une chute de tissu. Le tissu en question était un grand morceau de jute marron, dans lequel la Lady découpa une forme de marmotte assez conséquente pour envelopper le truc. Deux coups de ciseaux suffirent à faire de la place aux yeux. Ensuite, elle glissa le tissu autour du torse du bonhomme et ferma le vêtement grâce au fil rose triplé. Prise par sa fougue créative, la jeune femme rajouta quelques nœuds rose pâle du plus bel effet par ci, par là. Puis elle recula et regarda son œuvre.

- Un bouquet de fleurs et il serait la mariée marmotte modèle. Vous avez un appareil photo pour qu’on immortalise cet instant ?

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Mar 05 Juin 2012, 12:04 pm

Raja n'avait en rien essayé de s'interposer dans ce combat qui la laissait perplexe. Durant celui-ci elle s'était contentée d'éviter les coups et de surveiller l'entrée. Un tel brouhaha aurait dû avertir quelques oreilles indiscrètes, mais ce ne fût pas le cas.
Cependant la technique de la demoiselle-couette la fit sourire. Pas une goûte de sang mais une honte marquée au fer rouge. "C'est une technique comme une autre, mais trop éloignée de la mienne" songea t'elle. Il était évident qu'à coté de cette "oeuvre" notre pauvre barbare apparaissait comme une primitive, mais chacun son domaine et ses compétences, d'ailleurs aucun de ses clients ne s'en était plaint, ce qui en soit était bon signe.

- Hum oui j'ai, enfin sur mon téléphone mais on a pas vraiment le temps de faire un travail d'artiste. Avec un peu de chance on a cinq minutes avant que les patrons des deux pantins ne se demandent ce qu'ils se passe... De plus sans vouloir passer pour une brute primaire je doute qu'il soit très malin que nous le laissions en vie... après tout il nous a entendu parler, et il voit bien ce que je suis venue faire ici, qui plus est il doit penser que le meurtre d'Andreï est mon oeuvre... et j'ai pas vraiment envie de devoir passer ma vie à fuir les sbires de leurs employeurs.

Elle prit une longue inspiration, saisit les plantes sur le bureau du russe misogyne et les posa face à l'homme de main qui s'était retrouvé "à cul bas" et totalement incapable de se mouvoir, enfin elle tendis son téléphone à la jeune femme.

- après Vamos !

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Sam 27 Oct 2012, 7:25 pm

La douce marmotte haussa les épaules avant de se saisir du téléphone.

- Honnêtement, faites ce que vous voulez, du moment que ça ne fait pas trop de taches. Encore que ça pourrait donner une petite touche exotique à l’ensemble.

Son regard fila se poser sur l’objet que sa main tenait, indiquant un certain étonnement ravi. Non qu’elle ne connaisse pas ce type de matériel, elle suivait au contraire l’actualité des technologies mobiles du coin de l’œil. Il lui aurait bien plu d’en avoir sous la main d’ailleurs mais l’option était assez ridicule, vu l’état extrêmement restreint de son carnet de contacts. Elle s’était tout de même promis une tablette tactile, juste pour le fun. Et le pratique aussi, ça serait quand même l’ultra-inissime top de pouvoir participer à des tournois en ligne allongée dans un pré ! Mentalement, la jeune femme ajouta une ligne à sa liste d’achats à venir. Cela fait, son attention retourna au téléphone, qu’elle inspecta rapidement (la demoiselle à côté paraissait un minimum pressée). Elle accéda à l’interface de l’appareil, puis cadra soigneusement le bonhomme toujours emmitouflé dans sa robe marronnasse (évidemment, et dans tous les cas, il n’aurait pas eu intérêt à tenter de se libérer). Le clic sonore confirmant la prise de la photo, la Lady rendit l’appareil à sa propriétaire et s’enveloppa à nouveau dans ses couettes. En ayant fait attention à la déchirure, il lui faudrait réparer cela dans les délais les plus courts, sous peine de perdre la beauté des motifs.

Elle ravala ses questions, s’orientant vers la porte et l’escalier. Retrouver le froid, brrr…ce n’était pas que l’enthousiasme l’étouffait. Néanmoins, si elle avait bien compris, rester reviendrait à s’offrir à d’autres gorilles qui pouvaient arriver d’un moment à l’autre. A y réfléchir, ce que l’inconnue faisait était plutôt étrange. M’enfin, chacun survivait comme il peut. Et si cette personne avait pour passion de trucider et malmener les méchants qui terrorisaient les couettes, c’était pour le moins honorable. La Lady Marmotte se prit à la considérer avec sympathie, tout en patientant en bas de l’escalier. La voyant finalement apparaître, elle chuchota quelques mots.

- Il va sur internet, votre portable ?

Sujet: Re: Thé, sang, neige et Baston. Ven 02 Nov 2012, 4:45 am

Cette situation déplaisait à la barbare, certes taper dans le tas ne la dérangeait pas le moins du monde, mais devoir se fritter ainsi ne la mettait pas de bonne humeur. Reprenant ses effets et sa clochette, elle supprima le sbire de façon discrète, murmurant un pardon en lui tordant le cou. Dévalant les escaliers à toute hâte avec les papiers dans sa besace elle embarqua la marmotte par la couette grommelant un vague "oui", avant de se mettre à courir dans ses fichues rues trop exposées.

-Bon vous me suivez où vous voulez boire un thé avec ces abrutis.?

dit-elle en se retournant. L'instant suivant vit une lame frôler la marmotte avant de se planter dans la porte derrière l’encapuchonnée.

-Toi Salaud Je t'emmerde! fut crié vers forme indistincte qu'elle ne devinait que trop bien.

- J’arrête de vous attendre, et oui mon portable va sur internet mais c'est pas vraiment ma priorité...

Ce furent les derniers mots audibles par la barbare avant que celle-ci ne reprenne sa course.

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