Ce jour là, la vie m'abandonna ...

Kiba, enfin, j'avais réussi à lui dire, ces mots si simples qui en disent tellement. Ces mêmes mots qu'il me souffla à son tour. La joie se faisait ressentir à travers les larmes qui coulaient lentement sur mes joues. Il me prit alors dans ses bras, ses longs cheveux blonds caressaient mon visage, j'espérais que ce court instant devienne immortel, j'étais bien, oui, j'étais heureuse !

Mes parents l'étaient aussi pour moi, ils savaient la place qu'il prenait dans mon coeur.
Une nuit, je décida d'emmener cet être qui m'était si cher dans mon repair, une cabane gigantesque construite dans le plus grand et le plus bel arbre de toute la ville. Nous montâmes tous deux dans les plus hauts branchages du chêne, la lune était pleine et des milliers d'étoiles oeuvraient pour rendre cette nuit plus magnifique encore. Très vite, nous nous endormions sous cette lune argentée.

Le lendemain, de retour à la maison, mère était en larme et mon père restaient muet : Le nano-virus se répandait à une vitesse exorbitante. Nous ne pouvions rien faire. Fuir ? Impossible, il nous rattraperait.
Nous ne savions pas combien de temps il nous restait à vivre, et nous ne pouvions profiter de nos derniers instants tant nous étions anéantis par notre triste destin.

Je me suis alors resaisie, ne voulant guère gacher notre temps imparti, j'emmena alors ma mère, mon père mais aussi Kiba dans mon repaire ne sachant si cette nuit serait la dernière.

Hélas, rien ne se passa comme prévu. Moins d'une heure après s'être installés. Ma mère cramponna sa poitrine, son coeur la faisait souffrir, puis vint les hurelements dont l'ampleur grandissait chaque seconde. J'étais terrifiée, Kiba me serrait contre lui pendant que mon père, les larmes aux yeux cherchait à aider ma mère, mourante. Elle s'écroula au sol. Quelques instants après, vint le tour de mon père, le coeur mourant, les cris insupportables, puis ... le sommeil éternel s'empara aussi de lui. De la même façon que ma mère.

J'espérais, je priais, je voulais vraiment croire que Kiba et moi avions une chance de rester en vie.
C'est alors qu'une sensation étrange m'envahie, je me disais "C'est mon tour". Kiba avait peur, au moins autant que moi, je ne voulais pas que nous nous séparions, non, je voulais rester à ses côtés, pour toujours ... Mais, ce n'était pas la douleur qui m'envahie, mais plutôt une envie, un désir, une soif, c'est cela, une soif de sang. Soudain, je fixai rageusement Kiba, je me précipita vers lui.

C'est le matin. J'ouvris alors les yeux, j'étais allongée sur le sol de ma chère cabane. Que s'est-il passé ? ... Je me souviens, mon père, ma mère et ... Kiba, où est-il ? Je me leva d'un bond, c'est alors que je l'aperçut, là, étendu à mes côté dans une mare de sang, son sang ? Je tendis mes mains pour le prendre dans mes bras mais le sang qui recouvrait me mains m'arrêta dans mon élan. C'est alors que je me souvint plus précisément de la nuit passée, Kiba, le sang, moi, ecore du sang, beaucoup trop de sang !
C'est dans un cri de désespoir que j'exprima ma souffrance, anéantie pas le chagrin, je m'effondrai sur ce qui restait ce l'être qui emplit mon coeur de joie, le même homme que j'ai tué de mes propres mains, des mains de monstre.

J'ouvris les yeux pour la deuxième fois de la journée, je me leva, revit les corps. Aucune réaction. Comme si je n'étais qu'un corps sans âme, vidée de tout sentiment. Guidée par une force inconnue, je pris sur mon épaule les 3 cadavres qui gisaient encore à mes pieds.
Je les enterrai là, au pied de cet arbre, symbole de mort.

Je finis par parcourir ma ville, une ville décimée par le virus, le virus qui m'a fait meurtrière. J'errais sans cesse ne m'arrêtant plus, ne sachant pas où j'allais mais qu'importe, j'avançais, je fuyais ce qui était maintenant le passé. Ce jour là, je me suis jurée de ne plus éprouver un quelconque attachement envers qui que ce soit.


L'année 2019 fut la pire de toutes ... Oui, l'année de ma mort ...

silk en ecoutant le recit de la jeune vampire sentis une larme de sang coluer sur sa joue....
comme a son habitude, elle n ouvrit pas la bouche mais opina de la tete pour signifier son accord....

Un vieillard s'approcha. C'était un ami du père d'Anko.

Je la connait depuis son plus jeune âge, elle a toujours été joueuse et souriante, mais quelque peu bagareuse. Elle savait se fourrer dans les sales histoires, maintes fois nous dûmes la chercher au poste de police, enfin rien de très sérieux.

La nostalgie le mit en émoi, il lui fallut du temps pour reprendre.

Je me rappelle encore les fois où nous nous promenions dans les bois son père, elle et moi. Elle se retournait en souriant nous regardant avec ses yeux vairons (vert et bleu) aussi profonds que le néant .Les rayons du soleil rendaient sa longue chevelure plus soyeuse, plus douce et encore plus blonde. Elle ne s'arrêtait jamais de courrir, et elle ne tombait jamais ou se relevait très vite pour repartir encore plus vite, encore plus loin.

Elle était gentille, douce et sociale, ca, personne n'a jamais dit le contraire; surement parce que tout le monde le pensait, sa famille, les voisins ... même les amis avec qui elle se retrouvait au poste ne comprenait pas pourquoi elle les suivait.
Je crois qu'elle voulait être enfermée pour encore mieux apprécier la liberté, et le vent une fois libérée.

Oui, elle a toujours été complexe, il nous était presque impossible de la comprendre parfois. C'est l'une des rares choses qui n'a pas changé chez elle, ca et la couleur de ses yeux. Depuis la mort de son père, elle est devenue solitaire ne cherchant plus de contact avec le monde qui l'entourrait, elle voulait être seule. Elle n'est pas devenue asociale comme je l'aurais pensé mais elle refusait cependant tout lien avec d'autres individus ; je dirai même qu'elle est devenue timide.

Mais, je sens que quelque chose a changé chez elle. Je crois qu'elle a décidée de se réouvrir au monde même si pour cela elle devait se battre contre elle même, et je suis heureux de voir qu'elle y est parvenue. Vous en êtes la preuve vivante. Sincèrement, merci. Son père serait heureux de la savoir de nouveau souriante.

Sa gorge se serra, et des larmes de joie prirent place aux creux de ses yeux ridés.

Merci


Puis il partit rejoindre Anko qui était partie dans la forêt, pour retrouver le goût dantan qu'elle aime tant.

[HRP]pas de petits commentaires ? [/HRP]

Ok ^^
Merci d'avance Thelys ^^

Ca fait plaisir